Communication dans une entreprise multiculturelle

Bonjour à tous,
Je me présente, je m’appelle Adrien et je suis directeur d’un bureau d’achats en Chine. Pour vous mettre dans le contexte, je suis Francais, je travaille pour une boite allemande, je travaille en Chine et nos prestataires sont répartis partout en Asie.
Vous comprenez donc bien qu’une bonne communication est un point clé et même vital pour la réussite de l’entreprise.
Je remarque qu’au cours de mes différentes réunions avec mon équipe en Chine, que la majorité d’entre eux sont très réfractaires aux consignes et décisions de la direction générale en Allemagne.
Cette problématique vient surement des différences de culture, des problèmes de langue mais aussi de la croissance soudaine de la société et de l’équipe en Chine.
Je suis en train de préparer des séries de workshop sur l’amélioration de la communication dans cette entreprise multiculturelle, donc si vous avez des conseils ou des outils, cela me serait d’une très grande aide.
Je vous remercie,

Bien cordialement

Adrien

Bonjour @Adrien,

Je te propose quelques pistes qui j’espère pourront t’aider :

Pour bien travailler ensemble il est nécessaire de pouvoir installer la coopération, cette coopération n’est possible que si on est capable de créer une représentation partagée des choses, une vision commune de la situation. C’est à mon avis le point majeur à travailler.

  • Tu pourrais identifier avec eux les différences culturelles (que se soit la culture liée aux pays ou à l’entreprise qui a changé de taille) que chacun peut repérer.
    Identifier puis expliquer ces différences permettra d’en tirer partit plutôt que d’essayer d’imposer une culture unique qui est mal vécue.

  • Se serait intéressant aussi d’aller explorer les impacts des différences que vous pouvez identifier que se soit dans la façon de communiquer, de travailler, sur les résultats…
    Mesurer les impacts peut créer une prise de conscience utile pour être capable de changer les choses.

  • La confiance est un élément essentiel pour l’efficacité d’une équipe en général car elle permet de créer la coopération, mais c’est un point à soigner dans une équipe multiculturelle.
    La confiance demande un sentiment de sécurité qui est indispensable pour permettre aux collaborateurs de communiquer efficacement et de surmonter les malentendus souvent source de conflits. C’est donc important de comprendre qu’est-ce qui met en insécurité tes collaborateurs. Leur confiance c’est la sécurité qu’ils ressentent à pouvoir se fier à leur collaborateurs, à toi, à la direction.

  • Je t’engage aussi à écouter comment sont traduites et interprêtées les directives et repérer les malentendus. Tu auras certainement une explication sur le fait que la majorité sont réfractaires aux consignes et décisions de la direction générale. Ce ne sont pas forcément les décisions en elles-même qui posent problème mais ce peut être la représentation que l’on s’en fait en fonction de la façon dont elles sont communiquées.

  • Tu peux explorer des cas concrets (une directive, un projet qui a manqué de coopération, une incompréhension ou un conflit…) et faire expliciter à chacun le sens de ses actions. Ceci permet de confronter les façons de penser et de se représenter les choses, et de comprendre que notre interprétation ne représente pas la réalité de l’autre.

  • Ce travail peut aussi se faire à partir de la culture d’entreprise si elle est explicitée. Comment est-ce que ça se traduit en fonction des cultures ?

Adélie

Bonjour Adélie;

Je te remercie pour ton intervention et d’avoir passé du temps à écrire ces conseils très détaillés.
Je comprends bien tes conseils et c’est sûr qu’il faut arriver à identifier les sources de méfiance. Dans la plupart des cas, je pense que cela provient d’un problème de communication du fait que la langue utilisée est l’anglais et que l’anglais n’est pas la langue maternelle de tous les collaborateurs de l’entreprise.
Dans un premier temps, je pense me concentrer sur:
1- La relecture des emails et documents qui doit être plus importante que si cela était écrit dans notre langue maternelle
2- L’utilisation de mots ou des phrases plus simples pour faciliter la compréhension
3- Imposer à mes collaborateurs d’avoir un avis d’un autre collaborateur pour le décryptage des emails et documents, lorsque ces derniers ne sont pas clairs.
Dans un deuxième temps, me plonger dans les sources d’incompréhension et de réticence plus profondes, qui sont liées aux différences culturelles et à la compréhension des valeurs et de la culture d’entreprise.

Adrien

Je t’en prie !

Si tu veux lever la méfiance et les blocages qu’il peut y avoir, fais leur expérimenter ce que tu proposes au lieu de le conseiller ou d’imposer. S’ils tirent eux-même les conclusions de ce dont ils ont besoin ils appliqueront beaucoup plus facilement.

C’est à dire par exemple :

  • fais leur lire un mail dans leur langue puis un mail en anglais et comparer le temps nécessaire pour la compréhension
  • fais leur reformuler un même mail chacun dans leur coin et comparer leurs reformulation

Adélie

Super idée! Merci de tes précieux conseils

Plus tu observes de blocage, plus c’est important que tu leur permettent de faire le chemin par eux-même.

Bonjour,
Je travaille aussi dans un grand groupe international allemand, mais dans les ventes. Nous sourçons pour nos projets europeens comme chinois en chine. Nous avons eu des experiences diverses et plus ou moins reussies, souvent à cause de prob. de com en Chine et en Inde.
Par ex, en Inde, apres moults negos, nous avons reçu une commande impactante (1/3 de cahrge annuelle d’une usine). Lorsque nous confirmons un echeancier ”faisable” au plus pres des besoins, on nous annule la commande en 24h sans autre explication que des delais innacceptables. Et quelques semaines apres la commande est a nouveau replacée …
Nous appréhendons désormais différemment les negos dans ces Regions en nous faisant assister par des commerciaux ou acheteurs autochtones à qui nous demandons de nous traduire ou interpréter les ”messages” ou subtilités des negos ou simplement culturelles. On trouve des profils indiens ou chinois qui ont été formés en université ou ecoles européennes ou qui ont des expériences en entreprises européennes… certains peuvent connaître des reseaux d’affaires locales.
Mon conseil serait donc d’avoir un bras droit - au sens ODM- autochtone formé en europe et qui puisse aider à adapter les ODM à la sauce locale. Le ppt ne peut qu emettre des généralités et conseils. Cela ne peut pas remplacer le facteur humain. Je repondrais en proposant une stratégie de management et de gestion des relations d affaires entre ces regions et l’europe…