Tant de choses à faire… Et si peu de temps

J’ai trouvé très intéressant le mail de Cédric « L’erreur fondamentale que nous faisons à propos du temps » et « la mesure du temps qu’il nous reste à vivre », car c’est ma vie, mais pourtant c’est très différent.

J’ai été confronté très jeune à la maladie et à la mort. La grande majorité de ma famille meurt avant 50 ans du cancer. Ma mère 42 ans, ma grand mère 38 ans, marraine 36 ans,… tantes et oncles ???

Bref, depuis enfant, je fais comme Cédric. Je compte le temps passé et le temps qu’il me reste, en y intégrant les différentes étapes de ma vie. J’ai limité mon temps à 50 ans, ce qui restait assez optimiste, il y a quand même un risque à 42 ans. Et je comptais chaque année dans la peur.

En faisant ça, j’ai blindé mon temps libre, surtout avec mes enfants pour faire, voir et partager beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses avec ce sentiment de ne pas avoir le temps de faire tout ce que j’ai à faire.

J’ai donc fait de ma vie personnelle ce qu’il ne faut pas faire au travail… Essayer de rentrer l’illimité dans un cadre limité.

J’ai déjà bien profité.

Oui, mais peut être que trop, c’est trop. Le burn out, l’épuisement, n’existe pas qu’au travail. Il faut aussi, surtout savoir lâcher, se reposer et flâner. Il est très important de savoir s’ennuyer… de méditer, de se reconnecter à l’authenticité et la nature. Je l’ai peut être appris des hommes de la préhistoire, à la suite des semaines passées depuis 5 ans dans le Périgord Noir…

Je suis passé à une étape personnelle supérieure : profiter du temps présent et des gens qui m’entourent, sans penser à la fin, mais comme objectif d’accumuler les moments et les souvenirs, sans en laisser derrière… On en revient peut être à l’organisation… :wink:

Il faut savoir se satisfaire de ce que l’on a fait et pourra faire demain, au lieu de paniquer de ce qu’on ne pourra pas faire.

Selon moi il faut différencier le Burn-out de l’épuisement :

  • le Burn-Out est la rupture qui se caractérise par une réaction physique violente

  • l’épuisement est un état socialement et physiquement néfaste à long terme qui amène au Burn-Out lorsque l’on ne réagit pas à la situation

Je pense que l’épuisement provient de la quantité d’énergie dépensée sans jamais atteindre son objectif (sa satisfaction)

Lorsqu’on est en « épuisement » et que l’on a déjà entendu parlé un peu du Burn-Out (sans les détails), on se rencontre que notre situation est mauvaise et que si elle dure dans le temps, elle aboutira sur des conséquences catastrophiques. Mais comme on le sait et qu’on s’en rend compte, on se dit qu’on va surveiller l’évolution et éviter d’atteindre la rupture. Après tout, on a toujours été de nature hyperactive…

Oui, mais… NON !

Non, car seul on ne peut pas se rendre compte que l’on se rapproche dangereusement de la limite. Il faut réagir vite.

Je me suis rendu compte plus tard que c’était l’organisation/vision de toute ma vie et le cumul des objectifs (Nb Actions VS Temps VS Ressources) qui était nocif. Mais c’est pourtant les conditions de travail également compliquées (RJ, 50 % de licenciement, Arrêts de collègues pour harcèlement, Coup Fourré pour évincer…) qui ont fait réagir ma femme en voyant mon comportement, et mes propos.

Elle m’a dit : maintenant STOP. Pour moi, ce n’était pas grave car je pouvais encore gérer en évitant la limite. J’avais assez de caractère. Mais je l’ai écouté. Un petit repos et tout lâcher quelques jours ça fera du bien.

Mais en fait mon repos c’est prolongé et je suis passé par différentes phases de plusieurs semaines :

1- La colère : on pense que l’on va bien, mais on est en colère après les autres, soi-même, ou les circonstances…

2- La compréhension et l’acceptation : On comprend que l’on ne va pas bien et que ça ne pouvait pas continuer comme ça.

3- Le repos : On n’est plus en colère, on a accepté de ne pas pouvoir tout faire ou de ne pas pouvoir pas plaire à tout le monde. On peut alors prendre du temps pour le repos. Car ensuite c’est chimique : c’est le cerveau qui a besoin de se régénérer. A ce moment, tu peux t’asseoir pour observer tes enfants, sans aucune autre pensé et sans contrainte de temps, et tu souris, heureux de les voir s’amuser.

Je crois réellement que personne n’est paraît à cela. Tout corps possède une limite physique. Tout le monde pense pouvoir gérer sans conséquence. Mais personne ne se rend compte que le corps subit.

La force n’est pas de pouvoir encaisser. Ce n’est jamais possible d’encaisser indéfiniment.

La force est de réagir avant qu’il ne soit trop tard.

On ne change pas ses sentiments facilement, mais les connaître et comprendre ce qui est normal ou pas, nous permet de modifier les actions et réactions qui en résultent.

A la suite de cela, j’ai développé plusieurs comportements qui semblent bénéfiques au travail pour les personnes trop exigeantes avec soi même ou sous un management qui n’est pas bienveillant ou avec des objectifs > ressources :

  • Si, tu as fait tout ce que tu pouvais et que tu n’atteins pas tes objectifs, il faut continuer à avancer et pour cela :
    • Revoir tes objectifs ou définir des étapes avec des sous-objectifs
    • Accepter des injustices qui sont plus fortes que toi (Aléas naturels, ou personnes malveillantes)
  • Il faut accepter ne pas pouvoir tout faire
  • Accepter qu’on ne peut pas être aimé par tout le monde
  • Pratiquer l’autosatisfaction et se récompenser
  • Savoir confronter ce que l’on pense de soi-même avec ses résultats terrains
  • Savoir exercer le « non » dit et le « non » non-dit

Mes limites :

  • Comment gérer son manager qui désorganise l’équipe ?
  • Il y a des circonstances où il est difficile d’accepter de ne pas pouvoir tout faire sans avoir peur de l’épée de Damoclès. Et pourtant je ne pourrai pas respecter les 2 délais imposés à cause du manque de temps. Et cette peur peut causer un épuisement, démotivation, désorganisation, …
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Merci pour ce partage, Nay.
L’équilibre est un art qui demande une attention infinie au présent et aussi beaucoup de courage. C’est pour moi le plus gros des challenges, finalement… :slight_smile:

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Merci pour le partage @Nay

Je pense que tu devrais explorer deux axes pour éviter les frustrations que tu mentionnes :

  • limiter pour privilégier la focalisation et la qualité
  • déterminer ton « taux de saturation »

Deux manière de ne pas saturer ton temps : limiter ton taux de saturation ou programmer tes périodes de vide (cette dernière méthode sera peut être un upgrade de SPR ou bien intégrée dans une formaction à laquelle je pense depuis un moment : la méthode pour les personnes totalement désorganisées :wink:

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Un petite synthèse ?

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Merci Cédric.
Je travaille sur mon taux de saturation.
J’ai du le faire à un moment et oublier après à force de pression pour réduire les délais.
Peut être à taux variable en fonction des saisonnalites ou congés de mes collaborateurs

Oh! J’ai imprimé le même la semaine dernière pour afficher dans notre open space au coin café
:+1::+1::+1::+1::+1:
C’est toujours bon de l’afficher pour se rappeler.

Personnellement, je suis bien lorsque mon taux est à 50%.

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